Yves & Patricia Bretonnière - Domaine des 3 Versants - Maisdon-sur-Sèvre

Le domaine de Patricia et Yves est situé sur les coteaux de la Sèvre, au cœur du Vignoble Nantais de l’appellation Sèvre et Maine.
Maisdon-sur-Sèvre, leur village, s’étend entre la vallée de la Maine et celle de la Sèvre Nantaise, à seulement 8 km de Clisson et 20 km de Nantes.

205 La Févrie – 44690 Maisdon-sur-Sèvre
contact@domaine3versants.fr
06 82 83 81 63 – 02 40 54 89 27
www.domaine3versants.fr
Yves est vigneron. Il cultive avec beaucoup de sensibilité ses terres. Il produit du Muscadet-Sèvre-et-Maine-sur-Lie, du vin mousseux et du jus de raisin.
Patricia gère l’accueil au domaine. Trois chambres d’hôtes et deux gîtes ont été construits au cœur des bâtiments anciennement dédiés à la vinification. Une belle rénovation en éco-construction.

Yves
Yves est passionné par la vigne. Lui-même fils de vigneron, il apprend le métier au côté de son père, selon la tradition ! Sur cette petite superficie de 4 ha, le tracteur n’avait pas encore déprécié le travail patient et soigné effectué à l’aide du cheval de trait !

De retour d’une formation en œnologie effectuée à Macon, Yves part à la recherche d’un domaine à reprendre. C’est au domaine viticole de la Févrie, établi depuis plusieurs générations à Maisdon-sur-Sèvre, qu’il décide de poser ses outils de vigneron. Le domaine est situé à moins de 4 km à vol d’oiseau de la vigne paternelle, Yves à cependant l’impression d’avoir effectué un tour complet de la terre avant d’arriver à destination. Après quelques années dédiées à la transmission des savoirs, Yves et Patricia acquièrent en 1990 la maison, les bâtiments (la cave à bouteilles, le pressoir, le matériel viticole manuel d’embouteillage et d’étiquetage) et 3ha30 de vignes. Un fermage de 14 ha complète la surface totale des vignes cultivées.
Durant toutes ces années Yves construit et affirme les valeurs qu’il associe au métier de vigneron. Sa philosophie : prendre le temps ! Le temps de faire en perpétuant tradition, le temps de sentir et d’amadouer la terre, le temps pour en parler et transmettre sa passion de la vigne et du terroir.
« On arrête ou on continue ? »
Cependant, dans les années 1990/2000, les difficultés s’amoncellent sur les épaules des petits vignerons. Deux fortes gelées consécutives en 91 et 93. La première anéantira complètement la récolte. La disparition des négociants traditionnels de petites tailles au profit de structures d’importance entraîne des changements de pratiques. La vinification ne peut plus se faire au domaine, les négociants achètent le raisin au pied des vignes, dépossédant les vignerons de leur savoir-faire. Baisse généralisée du prix d’achat, due en partie à la mise en concurrence par les négociants avec les vins étrangers. C’est aussi la période où l’Union Européenne met en place de nouvelles normes, imposant aux viticulteurs de nouveaux investissements, difficilement envisageables pour de petites superficies ! A cela s’ajoute une incitation à la baisse du taux d’alcoolémie sur nos routes ce qui a pour conséquence heureuse une diminution des accidents dû à l’alcool mais aussi une baisse conséquente des ventes de vins de moyen de gamme !
Patricia
Patricia est originaire du nord de la Loire Atlantique. Au début de sa vie professionnelle, elle a principalement accompagné des personnes âgées, en maison de retraite ou à l’hôpital. Plus tard, en milieu hospitalier elle découvre le travail avec les jeunes enfants. Elle est immédiatement séduite par la force et la sincérité du lien établi avec les enfants, elle décide de renforcer ses compétences et passe, en deux ans, à Angers, un diplôme d’état d’éducatrice de jeunes enfants.
Durant quelques années elle travaille au sein de crèches et halte-garderie à taille humaine, situées dans les quartiers de Nantes. Elle apprécie le travail effectué auprès des enfants et s’enrichit de la diversité des origines des parents. En 91 naissance de Nina suivie par Mylène 3 années plus tard !
Mais nous l’avons tous expérimenté, souvent la vie alterne satisfaction, plaisir, bonheur avec peine, tracas, et pépins de taille plus ou moins variés selon son karma (diraient nos amis indiens) !

Commence alors pour Patricia une longue série de «pépins» de santé (plutôt de la taille d’une noix de coco que d’un pépin de raisin) qui vont l’engager vers la pratique de médecines alternatives et l’apprentissage du lâcher-prise !
Ces événements coïncident avec la période où des choix doivent être effectués concernant l’avenir du domaine. Yves et Patricia se recentrent sur ce qui est essentiel à leurs yeux : prendre le temps de vivre, le temps de bien faire les choses, le temps de rencontrer et d’échanger !
L’heure des choix !
Pour Yves et Patricia
le temps est à la réflexion.
Afin de continuer à exercer son métier comme il l’entend, Yves réduit de moitié la surface des vignes cultivées. Les normes européennes ne s’appliquent plus, il fait donc l’économie de lourds investissements qui aurait sans doute fragilisé le domaine. Il renforce la vente en direct (60% des ventes) et participe à quelques salons afin de développer une clientèle à l’international : belge, anglaise, américaine. Il diversifie sa gamme avec du mousseux, du jus de raisins.
« Je voulais continuer
mais à ma manière ! »
Il accentue les soins à la vigne par une démarche «raisonnée» qui lui parait plus adaptée à son contexte qu’une certification bio (complexe et cher).
« Cela me permets de soigner la vigne en cas de maladie avec des produits peu agressifs, je n’ai pas besoin de traiter systématiquement en préventif comme pour le bio. »
Les vignes voisines sont en bio ce qui limite la contamination par le chimique. Yves suit régulièrement des formations au GAB (Groupement des Agriculteurs Bio). La vinification est effectuée de manière artisanale, la plus naturelle possible. Dans le processus, Yves limite l’utilisation des sulfites. Le cahier des charges pour bénéficier de l’appellation d’origine contrôlée «Muscadet Sèvre et Maine» – vin blanc est issu principalement du Vignoble nantais et d’une partie du Maine-et-Loire – est lui aussi assez contraignant.
Ayant réduit la surface cultivée, Yves effectue, en complément, quelques missions chez des collègues afin de sécuriser les revenus de la famille. A partir de 2007 il travaille à temps plein comme maître de chai chez un vigneron voisin, une propriété qui produit également en «raisonné» et passe à 3ha3 la surface cultivée.

Ayant réduit la surface cultivée, Yves effectue, en complément, quelques missions chez des collègues afin de sécuriser les revenus de la famille. A partir de 2007 il travaille à temps plein comme maître de chai chez un vigneron voisin, une propriété qui produit également en «raisonné» et passe à 3ha3 la surface cultivée.

Pour Patricia, le projet d’accueil au domaine commence alors à prendre forme. Patricia a toujours aimé le contact, même si elle ne peut plus travailler à l’extérieur, se couper du monde correspond peu à son caractère. Les bâtiments sont grands. Autrefois ils accueillaient de nombreux vendangeurs. Pourquoi ne pas perpétuer cette tradition d’hospitalité ?
Une formation à l’accueil touristique est proposée par le département de Loire-Atlantique. Six journées durant lesquelles Patricia enrichit son projet. Elle souhaite mettre en place une structure polyvalente, une chambre d’hôtes qui pourrait, si besoin, se transformer en gîte afin d’accueillir des publics différents. La complémentarité avec l’activité d’Yves se dessine très vite. Les hôtes de passage trouvent grand intérêt à découvrir la cave et à écouter Yves parler avec passion de son métier.
Accueil Paysan,
ils adhérent sans restriction !
Boudée par les labels d’accueils ruraux conventionnels qui trouvent son idée trop peu formatée, Patricia apprécie l’écoute d’Accueil Paysan. Elle est sensible à leur approche.
« J’ai bien aimé la dimension humaine de l’accueil et de la gestion de la structure, leur conception de la solidarité, de l’autonomie, leur volonté de s’inscrire dans une démarche de circuit court, de vente directe, de respect et de valorisation du «pays», la passion et le parcours souvent d’une grande richesse de leurs membres ! »
Et aujourd’hui !
« L’important, c’est de garder le sourire ! »
Au départ envisagé comme un investissement et un revenu complémentaire pour leur retraite, le projet d’accueil a rapidement dépassé leurs attentes en terme de rentabilité. La flexibilité de leur offre (prix, durée, collocation, polyvalence des espaces et du public), leur proximité avec Nantes et leur beau sens de l’accueil ont permis à Patricia et Yves de finaliser en 2016 un nouveau projet de rénovation. Le chai, une chambre familiale pour 4 personnes et une chambre d’hôtes pour 2 personnes accessible aux personnes à mobilité réduite, une volonté de Patricia.
« J’ai moi-même expérimenté, durant une courte durée, l’usage du fauteuil roulant. L’accessibilité était un objectif important pour moi. »
Au domaine, les journées rythmées par les exigences de la nature et de la vigne, la volonté de Patricia et Yves de transmettre, et leur nature généreuse crée un cadre idéal pour l’accueil de jeunes en rupture. Pour une semaine ou quelques mois, ils peuvent réfléchir sereinement à l’élaboration d’un projet de vie ou d’un projet professionnel !
Au fil des ans, Patricia s’est impliquée plus intensément au sein d’Accueil Paysan. Aujourd’hui, elle en est co-présidente pour la région Pays-de-la-Loire.
Bien que depuis 2011, les difficultés liées au dérèglement climatique impactent de plein fouet les vignerons (gelées tardives deux années de suite, recrudescence des maladies de la vigne), le choix effectué par Yves et Patricia de la pluriactivité leur permet de vivre dignement de leur passion.
« Même si la nature est exigeante et quelque peu imprévisible, même si l’accueil peut être accaparant, cette double activité nous donne beaucoup de liberté et nous rend heureux. Nous nous sommes laissé prendre au jeu de l’accueil. La diversité du public, leur intérêt pour nos savoir-faire et les échanges que cela induit immanquablement nous nourrissent en permanence ! »
